hommage à ma grande amie...qui m'a sauvé la vie!

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le Thanksgiving…

Aux États-Unis, la fête du Thanksgiving est célébrée en grande pompe. Les gens prennent une semaine de congé, se rassemblent en famille et entre amis pour simplement s’arrêter, rendre grâce aux bonnes choses qui leur sont arrivées durant l’année. Cette célébration est toujours le 4e jeudi du mois de novembre et cette année, cela coïncide avec mon anniversaire. Pour bien d’entre nous, 2020 fut une année extrêmement éprouvante. Toutefois, malgré tout, j’éprouve énormément de gratitude et de reconnaissance envers la vie, mais surtout envers ma grande amie Marie-Michèle qui, il y a quelques mois, m’a littéralement sauvé la vie.


 

Marie-Michèle est une de mes meilleures amies, une amie de longue date. Une mère exceptionnelle de deux magnifiques petites filles et également une des meilleures chirurgiennes, dermatologue-oncologue du pays. Et tout à fait par hasard, lors d’un après-midi entre amies, elle m’a détecté un cancer de la peau.

je vous raconte...

Cet été, quelques semaines avant mon retour en Floride, lorsque nous étions avec nos filles sur le bord du lac, Marie-Mouche (comme je l’appelle) a aperçu un grain de beauté sur ma poitrine qui, selon elle, n’était pas top top. Je me souviens, nous étions assises sur nos serviettes et de très loin elle m’a dit : « Hey Mi, me semble que ton grain de beauté n’était pas comme ça avant? » Venant de Marie-Mouche, ça m’a un peu inquiétée sur le coup. Mais je lui ai répondu « ben oui, tu te souviens, je l’avais fait voir par un dermato il y a 5 ans et tout était OK...» Ensuite, nous avons poursuivi la journée…

Mais ça m'est resté dans la tête, car elle l’avait vu de très loin quand même et Marie est vraiment ultra compétente dans son domaine. Alors quelques jours plus tard, je l’ai appelé afin qu’elle puisse le voir et l’examiner.  Elle l’a regardé, et puisque je quittais dans quelques jours, elle a préféré ne pas me l’enlever, car elle doutait que les résultats de la biopsie reviennent positifs. Euhhh quoi?  Elle a donc pris la peine de rejoindre un collègue qui exerce la même chirurgie qu’elle en Floride, discutée avec lui et le lendemain, j’avais un appel de la clinique pour prendre un rendez-vous.

Lors de ma visite, le dermato a procédé à une biopsie et le 8 octobre dernier, j’ai appris que c’était un mélanome. Le cancer de la peau le plus meurtrier. J’étais sous le choc, angoissée comme jamais...moi un cancer, ce n’est pas possible!!! Je ne pouvais pas accepter le fait que cela m’arrivait à moi. Je prends tellement soin de ma santé, je mange bien, dors bien, je m’entraine, je prends même des produits pour la peau non toxiques. Pourquoi moi? J’étais frustrée, terrorisée et complètement sous le choc. 

la seule et unique cause : le soleil!

Les rayons UVA et UVB avaient modifié mon grain de beauté. C'était LA seule cause à mon cancer. Paroles de Marie-Mouche. Et malheureusement, je ne peux pas le nier, j’ai toujours aimé et j’aimais encore prendre du soleil. Malgré que j’appliquais de la crème, je me faisais encore dorloter au soleil. Je m’en voulais tellement. Pourtant, Marie m’avait déjà avertie, mais comme tout le monde je me disais « pas moi, je suis en super forme, j’ai la peau foncée, les cheveux et les yeux bruns, je ne suis pas à risque du tout» ...et pourtant.

le diagnostic 

La bonne nouvelle dans la mauvaise, c’est que ce fut détecté très tôt.  C’était un stade 1a. Il n’y avait pas de risque de métastases, ni que ce soit répandu ailleurs. Le cancer avait commencé à pénétrer le derme, mais il était encore très mince. Toutefois, il fallait procéder à une chirurgie pour l’enlever et gratter 1 cm tout autour. Alors le 14 octobre dernier, je me suis fait opérer. Et j’ai maintenant une cicatrice d’environ 10 cm sur la poitrine. Je dois désormais faire des suivis tous les trois mois et pour le restant de mes jours, ce n’est plus de soleil. Protection totale.

mon ange gardien...

Tous les jours, je voyais ce grain de beauté et pourtant je n’avais pas remarqué qu’il avait changé de couleur et de forme...si ma copine ne l’avait pas vu, je l’aurais détecté beaucoup plus tard et les conséquences auraient été vraiment plus graves, voire irréversibles. J’ai passé des heures au téléphone avec elle, pour qu’elle m’explique dans les moindres détails ce qui se passait, la suite des choses, etc. J’avais tellement besoin de l’entendre dire que ça allait bien aller et que tout allait être ok, j’avais tellement besoin d’elle et elle était là. Je posais mille et une questions, j’étais terrifiée et elle a su me consoler et surtout me rassurer. Elle m’a suivie et accompagnée comme si j’étais sa patiente, elle m’a écoutée et épaulée comme seule une vraie amie sait le faire. Elle m’appelait entre deux patients, répondait au téléphone à 10h le soir, me textait tous les jours pour prendre de mes nouvelles. Elle ne m’a jamais jugée non plus, car Dieu sait qu’elle me disait que le soleil était néfaste et dans toute sa candeur, elle croit encore, à ce jour, n’avoir fait que son travail. Mais elle m’a littéralement sauvé la vie et c’est ce qu’elle fait tous les jours, pour des centaines de patients. J’en suis et je lui en serai éternellement reconnaissante.

comment je me sens aujourd’hui?

Je suis enfin capable de reconnaître la chance que j’ai eue. Je suis reconnaissante pour ce fameux samedi après-midi ou nous avons décidé de nous voir elle et moi, reconnaissante pour sa bienveillance et pour son oeil de lynx même si elle était «off-duty», reconnaissante pour la rapidité à laquelle j'ai eu accès à des professionnels de la santé, reconnaissante que ce fût pris à un stade 1, reconnaissante que mon grain de beauté était sur mon sein droit et non dans mon visage, reconnaissante pour tout le support que j’ai eu, non seulement de Marie-Mouche, mais de mon autre grande amie Marie-Claude et ma grande soeur adoptive Nati, ma mère bien entendu et sans oublier mon mari, qui non seulement m’a offert tous les soins possibles et pas possibles pour que je prenne soin de moi, mais surtout qui m’a donné tout son amour et sa tendresse dans cette passe extrêmement difficile. 

le soleil n’est pas mon ennemi...

Au début, je ne voulais plus sortir dehors et j’en ai fait rire Marie-Michèle. Je vous rappelle que je vis en Floride et que le soleil est omniprésent!  Mais j’ai mis la peur et l’angoisse de côté et j'ai foncé. Il y a quelques jours, je suis retournée à la plage vêtue d’un grand chapeau, d’un maillot à manches longues à protection UV et j’ai passé quasi tout mon temps en dessous du parasol en me disant à quel point j’étais heureuse d’être là. J’ai franchi une étape et ça m’a fait du bien and I am so thankful for that and forever thankful for her!

Happy Thanksgiving!

 
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